Making of de Kraash, the Beastmaster
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Les figurines Raging heroes sont vraiment étonnantes. Découvertes il y a quelques années par hasard, je les collectionne avec un intérêt certain…
Pour en venir au fait, au détour d’un défi peinture, j’ai entrepris de réaliser Kraash the Beastmaster. La figurine représente une elfe/demi elfe accompagnée de 2 molosses infernaux.
J’aime bien l’idée d’un héros utilisant des armes vivantes, comme des chiens, des insectes, des monstres domestiques, pour se défendre, plutôt que armes conventionnelles (épées, haches,…). C’est avec ce concept en tête que j’avais acquis la dite figurine.Il existe maintenant 2 versions du personnage, la classique et la « Heroes Infinite » à imprimer soi-même, ou depuis peu disponible en kit résine sur le site RH. Le personnage a une attitude plutôt réaliste d’un trappeur menant sa meute.
Curieusement, la nouvelle version me fait penser à une gravure de Frazetta : le « Silver Warrior ». C’est de là que j’envisage de faire une composition hivernale pour cette version. Kraash sera en chasse dans une toundra enneigée, flanquée de deux limiers « des neiges ».L’enthousiasme aidant, je prépare aussi ma version classique qui elle sera dans un environnement aride.
Je prévois pour cette version « miroir » un schéma de couleur à la fois similaire et divergeant.Les carnations et les métaux en NMM seront identiques, d’abord pour des raisons de gain de temps, ensuite pour accentuer les similarités. Les divergences seront principalement sur les éléments « périphériques » : les fourrures, les chiens, les –quelques- vêtements et bien sur la composition du socle.
Je passe sur le kit fourni par la VPC (très détaillé et pas si évident à assembler, comme d’hab avec RH) et sur la réalisation de la version à imprimer (très détaillée aussi et d’une seule pièce, pas évidente à libérer…), pour m’intéresser directement aux deux versions de la figurine.
La figurine originelle est à l’échelle 28. La gravure est fine. L’effet fourrure me semble assez peu marqué cependant, l’application des effets de volume sera un peu plus délicate que d’habitude. La fourrure posée sur les épaules me fait irrésistiblement penser à Kraven le Chasseur, l’ennemi de Spiderman. A noter que dans cette version, les sortes de pattes d’araignée qui sortent de la fourrure sont assez difficiles à ébarber.
La figurine revue est d’une échelle supérieure, en 32. Elle correspond au « nouveau standard » chez Raging Heroes, initié avec l’apparition de leur gamme « Infinite. Si le personnage garde la même attitude globale, je trouve ce modèle plus austère, même si j’ai une préférence pour les molosses de cette version. Elle semble plus adaptée à une expo vitrine qu’au jeu, même à cette échelle. Mon seul vrai regret est que le rictus « de malade mental » de la figurine originale n’a pas été conservé sur la nouvelle figurine…
Pour le reste on est sur des similitudes parfaites entre les deux versions : mêmes mini-griffes à la Wolverine, même rocher, mêmes chaines, mêmes fourrures,…
Après assemblage et sous couchage, je pose les teintes de base de mes figurines.
La peau en chair elfique PA Games, les zones or en uniforme japonais PA, les zones acier en dawnstone citadel. Les partie que j’interprète comme des ossement et de la fourrure sont peinte avec un mélange écru à base d’ocre jaune et de blanc de titane. Sur le modèle V1, l’armure est passée en maccrage blue citadel, le tabar en evil sun scarlet citadel et la carnation des chiens en volupus pink citadel contrast. Je lui ajoute une tignasse blonde à base de jaune primaire. La figurine V2, elle, reçoit une armure en incubi darkness citadel, pour les chiens de l’apothecary white citadel contrast est appliquée directement sur la sous coucheet du noir pour les détails, le tabar en magos pruple citadel contrast et la fourrure du gryph charger grey. Elle hérite d’une longue chevelure rousse peinte en rouge de cadmium léger amsterdam.
Je passe ensuite à l’ombrage global. La peau, ainsi que les parties dorées et les ossements, sont ombrées avec le seraphim sepia citadel. Les pièces d’armure sont passées au drakenholf nightshade citadel et les rouges avec l’agrax earthshade. Pour la fourrure de la version classique, j’ai opté pour un lavis successif de seraphim sepia et d’agrax earthshade : l’effet de dégradé produit donnera une sensation de pelage plutôt crédible une fois la lumière posée. Les zones métalliques sont ensuite ombrées au nuln oil.
Note : avec l’expérience acquise à l’usage de la peinture contrast, le choix d’alternance entre méthode classique et contrast sur ces figurines permet d’un part de gagner un peu de temps et d’autre part d’avoir une plus grande richesse d’ombrages. La seule limite que j’ai avec cette méthode, c’est de devoir utiliser impérativement des peintures citadel pour les dégradés sur les zones peintes en contrast. Je manque encore de recul et passer des teintes pures (peinture d’arts) donne encore des résultats hasardeux chez moi. C’est certainement dû aux mélanges de pigments utilisés par citadel colour dans ses gammes de peinture.
J’attaque ensuite la carnation. Exception à mes habitudes avec les elfes RH, je vais rester sur un dégradé chair classique. Habituellement, je passer un peu de glacis bleu ou violet pour refroidir et donner un côté éthéré à mes elfes, mais, ici, s’agissant d’un personnage un peu sauvage, voire d’un demi elfe (du moins c’est l’idée que je m’en fais), on va rester sur une carnation « humaine ». De même, je vais m’abstenir de simuler du maquillage façon fard à paupières et rouge à lèvres, comme mes personnages féminins.
Pour la peau, donc, je suis reparti sur la base de ma chair elfique PA games, dans laquelle est ajouté, en dégradé dans le frais de la chair pâle PA Games et une pointe de blanc titane. La chevelure rousse est obtenue sur un base de rouge de cadmium léger Amsterdam éclairci avec du ton chair Lefranc Bourgeois. Comme il est parfaitement dessiné, j’ai même osé le sourcil –chose rare chez moi, j’ai toujours peur du Groucho Marx effect- et le résultat n’est pas mal du tout : il fait ressortir le côté primal de la figurine sans être trop masculin.
Pour le blond de la version classique, c’est un peu plus compliqué : une série de glacis de lamenteer yellow citadel a été appliqué entre plusieurs couches de ton écru et de jaune pâle. Insatisfait du résultat, je me suis inspiré d’une ancienne photo d’Anna Kjellberg, et ajouté les mèches ébène (deux passages de nuln oil citadel éclaircies avec un ton écru très dilué).
Le côté sauvage du personnage ainsi remis en valeur, on peut sereinement passer aux canidés.
Sur la version Heroes infinite, l’apothecary white à déjà fait le plus gros du travail. Deux couches de dégradé, la première à l’ulthuan grey citadel, le seconde en blanc de titane valorisent la musculature en un temps record. J’en ai profité pour ajouter un éclat d’administratum grey sur les griffes et crocs. L’intérieur de la gueule a simplement reçu une couche de ton chair L&B et un lavis de carroburg crimson. Je l’ai volontairement laissé déborder sur l’extérieur de la mâchoire, les coulures et auréoles ont été rattrapées lors de la phase de dégradé. La peinture, légèrement transparente laisse discrètement apparaitre la tinte pourpre sous-jacente. A distance d’observation l’effet semble naturel.
Sur la version Raging Heroes, le volupus pink citadel contrast est éclairci en 2 passages avec un mélange d’ulthuan grey avec une pointe de xereus purple citadel. J’ai dessinée une texture « musculeuse » pour donner un aspect irrégulier à peau des molosses. Les crocs et griffes sons ensuite illuminés avec une couche de ton écru maison et de blanc de titane.
C’est à cette étape que je détaille les fourrures en 2 brossages successifs de gris léger maison (à base d’ulthuan grey et de blanc de titane) et de blanc pur pour le modèle Heroes Infinite et de tyrant skull et de blanc de titane pour le modèle Raging Heroes.
C’est ensuite le moment d’aborder les NMM. J’ai en commun pour les deux figurines, le NMM acier et le NMM or. Pour les armures, j’ai choisi une petite divergence de bleus. Mes dégradés de NMM sont travaillés dans le frais, directement sur la palette.
Le NMM acier est basé sur le dawnstone citadel, dans lequel est ajouté, en 4 paliers de valeur, du blanc pur. La pose du NMM est toujours un peu délicate et chronophage, mais sans « briller » (!) particulièrement dans le domaine, je m’en sors honnêtement avec cette figurine.
Pour l’or, le dégradé est entamé avec un jaune primaire amsterdam dont la transparence permet de teinter l’aplat de base sans le recouvrir. La transparence de cette peinture me permet même d’appliquer plusieurs couches, façon glacis et de réaliser un léger dégradé de tons. Une pointe de jaune verdâtre amsterdam est ensuite déposée sur les points les plus saillants. La composante verte de cette peinture donne un éclat plus riche à mon NMM et rappelle la composante verte de la teinte uniforme japonais de l’aplat. Des points de blanc de titane achèvent de donner de l’éclat à ma texture or.
Pour les armures, donc, je suis parti sur le maccrage blue citadel pour la figurine originale. Un premier dégradé de maccrage blue pur redynamise l’aplat de base ombré, puis j’applique un dégradé en 3 tons de maccrage blue additionné d’ulthuan grey et de ceramite white.
Pour la figurine imprimé, c’est la même méthode, mais avec l’incubi darkness citadel utilisée comme teinte de référence.
Note : pour le NMM, le virage entre les différentes valeurs des teintes doivent être brutales et l’opposition entre zones lumineuses et zones d’ombre peuvent se juxtaposer sans complexe. Sur ces figurines, il y a peu de zones métalliques « plates » et beaucoup de détails saillants, ce qui simplifie grandement le travail des NMM.
Derniers détails, j’ajoute un dégradé de gris à base d’ulthuan grey sur le tabard de la V2 et un dégradé d’evil sun scarlet citadel puis de trollslayer orange citadel sur celui de la V1. Ces tissus étant principalement dans l’ombre, inutile de trop insister dessus.
Pour les socles, j’ai fait simple : une fois la texture posée, j’ai choisi un ombrage de seraphim sepia et d’agrax earthshade, puis une série de brossage à base de tyrant skull dans lequel est ajouté du blanc de titane.
Pour la version aride, j’ai juste ajouté une touffe d’herbe sèche.
Pour la version toundra, quelques touffes d’herbe puis du valhallan blizzard citadel –je reviendrai plus tard sur les cristaux- complètent la composition.
Au final, deux versions du même personnage, l’une « froide », l’autre plus chaleureuse.
Kraash est maintenant intégrée à mon panthéon de figures Medfan emblématiques. je vais lui fabriquer quelques petits compagnons de jeu pendant les vacances.
Je vais également tenter de bosser sur une version PDF, à temps perdu.
Toute les questions, critiques, commentaires sont les bienvenues!!